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 Damian van Thiel

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Damian van Thiel

Damian van Thiel


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MessageSujet: Damian van Thiel   Damian van Thiel Icon_minitimeMer 27 Juil - 18:33

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Van Thiel
Damian
ZzzzzzZZzzzzZzz...

Carte d'IdentiteSexe : Masculin
Date d'anniversaire : 18 novembre
Age : 37 ans
Orientation Sexuelle : Hétérosexuel
Race : Humain
Clan : Il vit chez les Yokku's, pense comme un Yokku, parle comme un Yokku, travaille pour les Yokku's... mais en son for intérieur, Damian est neutre. (Donc neutre, pour ceux qui ne veulent pas suivre le raisonnement)
Métier : Ancien médecin, devenu garde.
Pouvoir : Prendre pendant un court laps de temps les traits de quelqu'un d'autre.
Arme : Une hache à long manche
Physique"Quoi, ma face ne te revient pas ?"

Haut de deux mètres et des poussières, musclé et large d'épaules, Damian a un physique impressionnant qui le rend tout sauf passe-partout, et qui limite pas mal l'utilité de son don, puisqu'il ne peut pas transformer sa silhouette. De toute façon, pour lui, il est rarement question de subtilité ; la grande hache dont il ne se sépare jamais, et dont il affûte de temps en temps le tranchant d'acier, lui suffit pour le moment à régler la plupart des problèmes que sa nouvelle profession l'amène à rencontrer... Par-dessus ses chemises ternes – jamais coupées comme il faut –, il porte presque tout le temps une armure grise presque neuve, et pour cause : il l'a endossée pour la première fois il y a à peine cinq mois. Malgré son aspect rutilant et ses belles ornementations, cet équipement réduit à l'essentiel – un plastron, des épaulières et des gantelets – est d'assez mauvaise facture, et on peut déjà y voir des entailles si l'on regarde bien.
Damian a beau être une recrue assez fraîche, il peut aisément se faire passer pour un vétéran aguerri. Tout d'abord, il a la carrure de l'emploi, et il n'est plus tout jeune ; trente-sept ans est en général l'âge auquel un soldat peut commencer à songer à sa retraite, pas celui où un homme normalement constitué s'engage dans la voie martiale. Ensuite, il a déjà une blessure de guerre, ou en tout cas quelque chose qui peut passer pour tel : le bandeau noir qui couvre son œil droit est bel et bien là pour cacher les résultats d'un très vieil accident (stupide) survenu il y a un quart de siècle. Enfin, il arbore toujours une expression assez ambigüe, celle du vieux gars fatigué. Vieux, Damian ne l'est pas tant que ça, mais il est assez fatigué pour quatre. Sauf que dans son cas, la fatigue est purement physique... Et le regard légèrement en biais de son œil unique n'est pas la marque de sa lassitude vis-à-vis de la vie, seulement de son envie de se poser quelque part et de dormir. Cependant, plusieurs éléments enlèvent à son aspect sérieux et militaire. Tout d'abord, sa tignasse : un garde digne de ce nom se doit d'avoir les cheveux courts et disciplinés, pas mi-longs, coupés à la va-vite et retombant comme il leur plaît. Le reste est plutôt d'ordre gestuel : difficile de trouver vraiment intimidant un type qui bâille toutes les cinq minutes dès qu'on l'empêche d'avoir ses dix-huit heures de sommeil quotidiennes, et qui se sert de sa hache comme appui dès que la station debout lui paraît insupportable...

Caractère"Allez... au dodo, maintenant..."

L'être humain a besoin de sommeil pour vivre, rien de plus naturel. Mais au sein de l'espèce, il y a des individus qui poussent un peu trop loin ce besoin, et qui font des siestes à toutes heures un véritable art de vivre. Damian est de ceux-là. Le sommeil est tout à la fois sa seule passion, son unique vice, son passe-temps préféré et la raison pour laquelle il se lève chaque matin. Dire qu'il dort tout le temps serait cependant exagéré : entre deux siestes, il a bel et bien des moments d'éveil, même s'il passe une bonne partie de ces moments à bâiller et à se plaindre d'avoir mal dormi. Personne ne sait vraiment d'où lui vient cette attitude ; pour les plus optimistes, c'est une stratégie destinée à dissimuler ses vraies compétences, et qui fonctionne parfaitement puisqu'on le prend systématiquement pour le comique de service ; pour d'autres, plus pessimistes, c'est simplement sa manière à lui d'embêter le monde, et elle fonctionne tout aussi parfaitement, puisque s'il n'avait pas tout le temps sa hache sur lui – on hésite toujours davantage à malmener un homme armé –, nombreux seraient ceux qui iraient le secouer en pleine somnolence pour qu'il se rende utile au lieu de paresser. La vérité est un peu entre les deux : d'un côté, Damian est en effet plus doué que ce que l'on pourrait attendre d'un homme qui passe le plus clair de son temps à dormir, même si son champ de compétence principal reste la médecine ; de l'autre, il a une fâcheuse tendance à s'endormir surtout quand cela l'arrange, c'est-à-dire quand son aide est requise... Cette hypersomnie n'est pas venue de nulle part. Damian a bel et bien eu une période de sa vie où il n'arrivait pas à contrôler ses accès de sommeil, mais le temps qu'un charlatan aux doigts d'or lui remette le métabolisme en place, il avait réalisé le pouvoir du sommeil. Le trouble physiologique l'a quitté, mais il l'a tout de même préservé, au besoin en simulant et un exagérant un tantinet par rapport à la réalité clinique. Et cette façon d'être lui convient très bien. Ce sont les autres qui ont du mal à s'y adapter... Évidemment, la façon d'être en question contribue à le mettre à l'écart, ce qui lui convient également car il est plutôt amateur de calme et de silence, et donc de solitude. Damian n'a pas le sommeil si lourd que ce qu'on pourrait croire ; quand il dort, au moins pendant la journée, il y a toujours au moins une partie de son cerveau à l'affût, prête à le réveiller au moindre bruit suspect. Dur donc de le surprendre en pleine sieste ; à moins que l'autre ne soit particulièrement silencieux, Damian a de bonnes chances de l'entendre approcher et de se réveiller à temps. C'est sur cette base que certains l'accusent de simuler le sommeil, juste pour échapper aux situations qui l'embarrassent...
Une telle comédie n'irait pas vraiment à l'encontre de son caractère. Damian a beau se définir comme un homme de parole, honnête comme tous les gens du peuple, ses actions ne reflètent pas toujours ce qu'il dit. Il s'affirme très attaché à sa famille, dont il connaît par cœur toutes les anecdotes – la fameuse "légende familiale" dans laquelle tous les van Thiel ont leur place, peu importe ce qu'ils ont fait ou n'ont pas fait –, et pourtant, dès qu'il vit hors du foyer familial, plus personne là-bas n'entend parler de lui. Il se considère comme neutre, mais il n'agit pas du tout dans ce sens, prenant pour prétexte à cela le vieil adage "pour vivre heureux, vivons cachés". Impossible de lui faire admettre ces contradictions ; il s'applique à les ignorer, comme il ignore ceux qui les pointent du doigt. Damian entend avant tout sa propre logique, même si cela implique d'être sourd à celle des autres, parfois plus juste. Mais s'il y a un défaut qu'on ne peut pas prêter à Damian, c'est la déloyauté. Même son pragmatisme ne l'empêche pas de tenir tous ses engagements, pour peu qu'il ne les ait pas pris sous la menace d'une arme. On ne peut cependant pas non plus louer son courage ou son héroïsme ; il est hors de question pour Damian de sacrifier sa vie en échange d'une autre. Sauf peut-être si la vie en question est celle de Jill, mais dans ce cas, c'est un autre facteur qui entre en jeu... Il y avait une époque où cette petite le suivait partout, et maintenant que la petite est devenue une grande tête de mule, les rôles sont inversés : c'est Damian qui suit les traces de Jill, pour la surveiller et la protéger, bien sûr. Même si elle serait certainement capable de le mettre à terre en dix secondes, mais c'est une toute autre histoire. Question de principes : en paroles au moins, c'est à Damian de jouer le rôle de tuteur et de gardien.
Son amour exagéré du sommeil ne l'empêche pas totalement de profiter des autres choses que peut offrir la vie. Mine de rien, dormir fatigue, et quand il est réveillé, Damian a un grand appétit. De ses ancêtres animaux, il a gardé des instincts de carnivore qui le poussent à se nourrir presque exclusivement de viande saignante. Ce n'est pas très sain, et en tant que médecin, il devrait le savoir mieux que la majorité du peuple, mais il s'en moque : dès qu'on lui fait un reproche, il s'endort au nez de son interlocuteur... Tout comme il s'endort dès que l'on évoque la guerre des clans. C'est sa façon à lui de montrer que tout ça ne l'intéresse pas le moins du monde, et que sa neutralité de paroles n'est que la preuve de son désintérêt suprême. Il n'a jamais été très ambitieux, alors pourquoi croirait-il en les discours de ceux qui promettent la lune en échange d'une pierre ?

Histoire"Un nouveau chapitre pour la saga familiale !"

Quand Damian naquit il y a déjà de nombreuses années, dans un foyer modeste de tailleurs, il avait une taille normale, deux yeux intacts, et il braillait plus qu'il ne dormait. Autant dire que son développement fait un joli pied-de-nez aux théories farfelues selon lesquelles toute la personnalité future d'un enfant serait déjà écrite avant trois ans. Il était le petit dernier de cette génération de van Thiels, un titre qu'il a gardé dans la légende familiale, même après qu'il eût dépassé en taille ses parents et ses deux frères aînés. La vie ne se montra pas trop dure envers lui, au moins au début ; ses parents n'étaient pas démentiellement riches, mais rien ne manquait jamais chez eux, sauf peut-être quand une soudaine flambée des prix les forçait à se serrer la ceinture... Damian aurait parfaitement pu se contenter de cette vie. Il aurait pu continuer d'apprendre le métier de son père, pour pouvoir un jour prendre sa relève, avec ses grands frères. Il aurait pu accepter une existence frugale, tracée d'avance, bref, l'existence d'un homme ordinaire dans la société des Yokku's. Déjà enfant, il n'attendait pas grand-chose de la vie, et se disait que l'avenir qu'il voyait déjà défiler dans sa tête était tout le bonheur auquel il pourrait prétendre...

Le destin en avait bien sûr décidé autrement.

Tout avait commencé par une blessure qui n'inquiéta personne, une bête écharde. Damian n'a jamais su comment se mutiler avec héroïsme ; au lieu de devenir borgne à la suite d'une action d'éclat dangereuse, ou au terme d'un combat épique, il l'est devenu parce qu'un minuscule éclat de bois s'était logé sous sa paupière pendant qu'il aidait son père à ranger du bois pour l'hiver. Il avait eu mal quelques jours, et puis plus rien, juste un petit picotement qui ne l'empêchait pas de dormir et dont il ne pensa pas un moment à parler. Plus rien... jusqu'à ce que la plaie, si minuscule qu'elle soit, s'infecte et devienne trop douloureuse – et trop handicapante – pour être ignorée. Et à ce moment-là, le docteur Thomas, un voisin appelé en hâte sitôt que Damian avait commencé à se plaindre, ne pouvait plus faire grand-chose. Il faut aussi dire que l'œil n'avait jamais été le domaine de prédilection de Stefan Thomas, et qu'il savait que dès qu'il aurait fini de s'acharner pour trouver le miracle qui sauverait un organe déjà presque fichu, il aurait à procéder lui-même à l'énucléation, pour éviter que le mal ne se propage. Bizarrement, c'était lui que l'idée de cette opération rebutait le plus. Dans un étrange accès de fatalisme, Damian avait accepté cette éventualité dès le moment où on avait commencé à dire autour de lui que son œil était peut-être déjà perdu pour de bon. De toute manière, les van Thiel comptaient apparemment un mutilé toutes les trois générations ; en tout cas, le grand-père de Damian avait eu la main gauche broyée par la meule d'un moulin, et son grand-père à lui avait dit-on laissé une jambe dans la gueule d'un loup-garou et les autres précédents appartenaient à la légende familiale. Damian était donc le mutilé de cette génération, et il répétait à tous ceux qui s'apitoyaient de le voir borgne à un si jeune âge que cela aurait pu être pire, que lui ou un autre des trois frères aurait pu perdre un membre, comme les aïeux.

Et puis cette bête histoire oculaire, au commencement stupide et à l'issue douloureuse, lui avait fait croiser une première fois la route du docteur Thomas. Le médecin dont il devint l'élève, quelques cinq ans plus tard, à la surprise de tous, la sienne y compris.

La médecine est une pratique difficile, qui requiert peut-être plus encore que la majorité des autres métiers une vocation très puissante, nécessaire pour tenir le coup lorsque l'on doit être tout le temps au service des autres tout en ayant rarement le temps de penser à soi. Chez certains, elle naît en même temps que leur conscience. Chez d'autres, elle reste coincée, et il faut un ou plusieurs évènements pour accomplir la césarienne qui lui permet de se manifester. Chez d'autres encore, elle ne naît tout bonnement pas, et ces gens-là ne sont en général que des patients, très rarement des médecins. Encore une loi tacite à laquelle Damian fit un pied-de-nez... toujours involontairement, et presque contre son gré cette fois-ci. Il se voyait très mal en médecin, et se demandait bien quel potentiel Stefan avait pu voir en lui. Tout le monde se le demandait, à vrai dire ; il n'avait jamais manifesté d'affinité particulière pour la médecine, et l'œil en moins ne l'empêchait en rien d'être tailleur... Mais Stefan insistait, et Damian avait trop d'estime pour lui pour s'acharner à refuser. Il était toujours perplexe, mais un an d'apprentissage révéla que le médecin vétéran avait eu la bonne intuition : à défaut d'avoir vraiment la fibre altruiste, Damian faisait un bon étudiant, et suivait même la formation longue et ardue que lui imposait Stefan avec une sorte d'enthousiasme mou. Il apprit très vite à lire et écrire parfaitement, ce que l'on n'avait jusque-là pas jugé nécessaire de lui enseigner. Il découvrit tout un tas de choses qu'il n'aurait jamais voulu savoir sur le corps humain. Il fit aussi d'autres découvertes.

La première, il était bien un descendant du Bateleur. De cette ancêtre quasi-mythique, la légende familiale ne disait pas grand-chose, sinon qu'il était magicien depuis sa naissance ; de fait, personne ne s'étonna quand il se rendit compte qu'en se concentrant, il pouvait brièvement changer d'apparence, de la même manière que son aîné Carl pouvait soulever et déplacer des objets par la pensée. Rien de vraiment fabuleux en ce qui le concernait : il pouvait faire tous les efforts qu'il voulait, l'œil enlevé ne repoussait pas, même illusoirement, et il était toujours haut de deux mètres – il avait poussé comme un bambou en quelques années. Et de toute façon, utiliser ce don particulier le fatiguait trop. Car c'était la seconde découverte : quelque chose avait commencé à mal tourner dans son cerveau. Il dormait trop, n'importe où et surtout n'importe quand. A vrai dire, cela avait déjà commencé avant qu'il ne devienne l'élève de Stefan, mais ses parents ne s'en étaient jamais inquiétés ; ses grands frères avaient, paraît-il, connu les mêmes troubles au même âge, de même que plusieurs aïeux van Thiel. Et tout avait fini par revenir en ordre pour eux au bout de quelques années. Mais Stefan n'était pas aussi accommodant. Pour lui, Damian l'hypersomniaque avait besoin de soins, quoi qu'il en dise. Mais il ne s'y connaissait pas plus en troubles du sommeil qu'en chirurgie oculaire ; heureusement, cette fois-ci, il connaissait quelqu'un qui en avait fait sa spécialité. Harald Paole, le génie en question, était peut-être un charlatan pour tout le reste, mais ses mains magiques lui valaient l'estime de Stefan. Un contact lui suffisait pour tout accomplir, même l'impossible ; on le disait capable d'apaiser les douleurs les plus vives, et de remettre en place l'esprit des déments. Damian n'était ni fou ni endolori, mais il reconnut lui-même que les mains de Paole avaient du bon. Ce qui ne l'empêcha bien sûr pas de continuer à dormir n'importe quand, à la seule différence près qu'il était à présent celui qui contrôlait ses accès de sommeil "inopinés". Pour lui, le taiseux qui ne savait pas toujours se comporter "comme il le fallait", le sommeil était un échappatoire bienvenu quand l'interaction se révélait trop dure à tenir. Et troisième découverte, Stefan se substituait de plus en plus à son père. Ce devait être le cours normal des choses ; Damian avait toujours été plus attaché à sa famille en paroles qu'en actes, alors que Stefan était celui qui lui apprenait le métier qu'il allait sans doute exercer pour le restant de sa vie puisqu'il n'était pas un trop mauvais médecin, et aussi celui qui se chargeait de son éducation intellectuelle... Avec le temps, Damian avait fini par comprendre pourquoi Stefan semblait si attaché à lui. L'histoire sordide qu'il lui avait racontée, celle d'un homme ayant perdu femme et fils presque quinze ans auparavant, ne lui arracha ni larmes ni mots compatissants, ce n'était pas son genre. Rien qu'un sifflement admiratif. Malgré ce qu'il avait vécu, Stefan continuait d'exercer la médecine avec un acharnement et une endurance peu communs, et cela forçait le respect du paresseux désabusé qu'était déjà Damian.

Quatrième découverte : les filles ne naissaient pas dans les roses, pas plus qu'il n'était né dans un chou. Damian l'avait constaté par lui-même en assistant à la naissance de Jill, la fille de Stefan et de sa nouvelle épouse, Diana, une vraie touche-à-tout qui semblait avoir une fascination particulière pour la médecine et ceux qui l'exerçaient. Et du haut de ses vingt-et-un ans – à l'époque –, Damian le célibataire convaincu se mit à admirer encore plus son mentor, que rien ne semblait pouvoir décourager. Même s'il lui arrivait parfois de maudire l'adorable gamine quand les heureux parents la lui confiaient quelques heures et qu'elle refusait de coopérer... On pouvait à présent dire que la boucle était bouclée et la transition de son foyer vers celui des Thomas achevée ; il habitait déjà chez Stefan et travaillait pour lui, et maintenant, il servait de nounou à mi-temps pour sa fille, quand les parents eux-mêmes étaient trop fatigués ou trop pris ailleurs. Normal. Au fond, cet état des choses ne le gênait pas tant que cela. Tout le monde s'y faisait très bien, à vrai dire. Même Jill, avec le temps, finit par s'habituer à la présence occasionnelle de ce cyclope qui se cognait la tête contre le cadre des portes. En somme, cela avait requis un peu plus de travail, mais Damian avait finalement la vie qu'il espérait. Une vie simple, réglée par la routine d'un côté et les imprévus du métier de l'autre.

Mais comme toujours, une vie trop belle et trop facile pour durer...

Jill était sans doute trop petite à l'époque pour avoir pu enregistrer les détails et s'en souvenir, et Damian ne lui a jamais raconté toute l'histoire faute de savoir vraiment tout ce qui s'est passé ce jour-là, mais ils savent tous les deux l'essentiel : Diana et Stefan Thomas sont tous deux morts dans l'incendie qui aurait ravagé presque tout le quartier Yokku si tout le reste de la ville n'avait pas accouru pour aider à l'éteindre. Stefan, lui, avait donné à voir les limites de l'héroïsme. Après avoir aidé Damian à mettre Jill en sécurité et à sauver un peu de matériel médical – destiné à être employé sur les blessés et les brûlés –, il était retourné avec Diana dans les maisons en flammes pour aider à évacuer les survivants encore coincés à l'intérieur. Ils avaient de fait réussi à sauver des gens qui seraient sinon devenus la proie des flammes. Mais à quoi bon, si c'étaient pour qu'ils y laissent tous les deux la vie ? La communauté avait peut-être gagné deux héros à admirer... mais Jill avait perdu ses parents et Damian les deux personnes autour desquelles sa vie s'articulait depuis plusieurs années.

Stefan et Diana avaient eu leur éphémère instant de triomphe, et celui-ci avait tourné à la tragédie. Maintenant, Damian était celui qui restait en arrière pour prendre soin de leur fille. Heureusement qu'il y avait d'autres médecins pour l'aide aux victimes. En l'état, il se sentait incapable de faire quoi que ce soit pour des inconnus. C'était Stefan qui l'avait poussé à le faire jusque-là... Stefan, qui était mort bien trop tôt en lui laissant un enfant dont il n'avait pas eu le temps d'écrire le mode d'emploi, une orpheline qui réclamait ses parents et qui ne voulait pas d'un cyclope comme substitut. Damian ne savait pas trop quelle compréhension il avait de la mort quand il était encore haut comme trois pommes, et encore moins s'il valait mieux laisser Jill s'abriter derrière des espoirs vains ou la forcer à admettre l'horrible réalité, si cruelle soit-elle. A vrai dire, il ne savait même pas quelle attitude adopter envers lui-même. Une chose était sûre, il ne se sentait pas capable de gérer tout cela seul. Même à un solitaire comme lui, il fallait parfois une oreille attentive, ou une épaule compatissante...

Presque neuf ans jour pour jour après être parti, Damian revint chez lui, dans la vieille maison miraculeusement épargnée par les flammes où l'imperturbable patriarche continuait inlassablement de travailler, épaulé par ses deux grands fils. Il rentra un soir, avec Jill dans ses bras, le plus naturellement du monde, comme s'il était parti il pendant une semaine et non une décennie. Et il fut accueilli de même. On ne fit pas de grande fête pour célébrer le retour du fils prodigue ; une des belles-sœurs que Damian ne connaissait pas encore se contenta de rajouter un couvert, très vite contaminée par l'atmosphère indifférente qui entourait le retour du petit dernier. Les seules interrogations et inquiétudes des autres van Thiel concernaient Jill. Tous ceux qui connaissaient un minimum Damian savaient qu'il ne tiendrait pas longtemps avec un enfant à charge, et que ce serait pis encore s'il refusait de continuer à exercer la médecine – c'était à peu près ce qui ressortait du peu qu'il dit sur l'état de sa carrière. On lui proposa de prendre soin de Jill le temps qu'il se remette sur pieds ; il refusa. Il ne voulait en fait pas grand-chose ; juste le gîte et le couvert, et des choses à faire pour se rendre utile et ne pas donner l'impression que la mort de Stefan l'avait réduit à l'état de loque. Même si c'était une assez bonne approximation de la réalité. Au moins, il fallait sauver la face.

Son idée initiale était de ne rester que quelques semaines, quelques mois au pire, comptant sur la sagesse des aînés et une bonne cure de sommeil pour retrouver un peu d'aplomb et un semblant de vocation. Mais les aînés en question tenaient absolument à ce qu'il reste, ne serait-ce que parce que son bandeau amusait les nombreuses nièces qu'il avait découvert du jour au lendemain – Carl et Richard n'avaient pas été longs à se marier et à avoir beaucoup d'enfants –, et surtout, Jill avait presque l'air heureuse, avec celles qu'elle prenait pour ses cousines. A vrai dire, aussi loin que Damian se souvienne, elle n'avait jusque-là jamais vraiment connu d'enfants de son âge. Pouvoir jouer et rire avec des fillettes de sa génération devait lui faire beaucoup de bien, et l'aider à supporter ce que Damian s'était résolu à lui dire une bonne fois pour toutes, avec une franchise brutale que l'on ne devait normalement pas employer face à une enfant si jeune. Au fond, personne ne voulait le voir repartir on ne sait où. Et il se laissa convaincre. Les semaines devinrent des mois, puis des années ; même s'il pratiquait toujours un peu la médecine auprès des membres de sa famille, il ne pouvait toujours pas se résoudre à recommencer à l'exercer pour de bon. Alors il temporisait, s'inventait mille excuses, réapprenait avec dix ans de retard le métier de tailleur. Et il regardait Jill pousser. La petite orpheline que des cauchemars réveillaient au milieu de la nuit devint une jolie jeune fille, à qui il ne fallait cependant pas trop tenir tête. Elle aussi grandit beaucoup à l'adolescence, peut-être pour imiter Damian, mais la ressemblance entre les deux s'arrêtait là ; alors que Damian avait depuis longtemps adopté le sommeil comme seul mode de vie viable, Jill était forte et énergique, et plus le temps passait, plus la mollesse et l'inertie de celui qui était censé être son tuteur l'exaspéraient. Au moins, Damian n'était pas le seul contre qui elle s'emportait. Apparemment, elle avait aussi décidé de répliquer sa tendance à dire les choses sans les déguiser...

Et un beau jour, alors qu'il avait trente-cinq ans et qu'il essayait d'estimer ce qui lui restait encore, Damian décida qu'il était temps d'arrêter d'abuser de l'hospitalité familiale, et de recommencer à voler de ses propres ailes. Il avait déjà son nouveau foyer ; une affiche collée sur quelques murs de maisons disait que la vieille baraque abandonnée au pied des remparts appartiendrait à celui qui la remettrait en état. Damian fut assez fou pour être le premier à se proposer ; Jill le suivit. Elle ne fut heureusement pas la seule à lui prêter main-forte dans ce grand chantier : Damian s'était fait quelques amis dans la corporation des maçons en offrant quelques années de soins gratuits en échange d'un petit coup de main. Encore un engagement sur le long terme qu'il entendait bien tenir. Les travaux durèrent en tout un mois ; malgré la description peu élogieuse que le propriétaire avait fait de son bien, celui-ci était loin d'être une ruine, sauf en apparence. Et Jill suivit encore Damian lorsqu'il s'installa dans son nouveau foyer. Soi-disant pour veiller à ce qu'il travaille vraiment, et n'essaye pas de vivre de sommeil et d'eau fraîche. En réalité, elle n'avait plus vraiment d'affinités avec ses "cousines". Elle ne voulait pas faire comme elles, se marier tôt, avoir des enfants et vivre en bonne ménagère. Que Damian le veuille ou non, la vie avec lui promettait d'être un peu plus mouvementée, plus proche de ce dont elle rêvait. Mais elle ne voulait pas devenir médecin à son tour, cela aurait été trop facile. Son dada à elle, c'était les armes. Elle se voyait très bien défendant la ville, une hallebarde en mains, et pendant que Damian recommençait doucement mais sûrement à exercer, elle s'entraînait sans relâche pour devenir garde. Il avait bien essayé de la dissuader, de lui faire comprendre qu'il voulait la voir vivre et non marcher dans les funestes traces de son père, mais rien n'y fit. Damian aurait dû le savoir, depuis le temps ; rien ni personne au monde ne pouvait détacher Jill de ses idées fixes. Il n'avait même pas l'endurance nécessaire pour essayer vraiment.

La vie avait recommencé à suivre un cours à peu près normal quand éclata la guerre. Pour quelqu'un comme Damian, qui n'avait jamais quitté le territoire de la ville Yokku et n'en avait d'ailleurs jamais eu envie, un tel événement avait à peu près la même magnitude qu'une chute de météorite. Une guerre... Jill en frétillait presque d'excitation ; elle avait seize ans, elle savait manier la lance comme la hache, et elle tenait là l'occasion rêvée de prouver que son entraînement n'avait pas été vain. Damian, lui, était bien sûr plus réservé. Même lorsqu'il se présenta aux recrutements de la garde civile, il continuait de penser en son for intérieur que jamais il ne se battrait, que c'était juste un mal nécessaire pour continuer à veiller sur Jill et éviter qu'elle finisse en martyre, que l'armure qu'il allait endosser ne serait là que pour lui assurer un peu d'autorité et une solde régulière – pourquoi diable s'était-il obstiné à travailler à perte jusqu'à être presque ruiné ? –, et de toute façon cette guerre ne pouvait être qu'un canular géant, tout ça pour une histoire de pierre, quand même, c'était ridicule... Au moins, Damian et Jill avaient encore un point commun dans leur vision de la guerre : le prétexte leur importait peu, il leur semblait même assez dérisoire. Damian n'a jamais cru en quoi que ce soit, alors les monts et merveilles que l'on promet au camp qui écraserait l'autre et réunirait les fameuses pierres ne le font pas vraiment rêver... En attendant, il fait son devoir à sa façon habituelle, à reculons et en somnolant. Et en gardant l'œil qui lui reste toujours tourné vers la tornade rousse qui piaffe d'impatience à l'idée de combattre...

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Et vous ?iconPrénom/Surnom : Ariane
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Comment as-tu connu le forum ? : Membre de l'ancienne version
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Dernière édition par Damian van Thiel le Jeu 4 Aoû - 17:00, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Damian van Thiel   Damian van Thiel Icon_minitimeMer 3 Aoû - 14:08

Coucou ! Je viens simplement te rappeler qu'il te reste deux jours pour terminer ta fiche !
Bonne chance ! (:
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MessageSujet: Re: Damian van Thiel   Damian van Thiel Icon_minitimeJeu 4 Aoû - 17:01

Et voilà, c'est (enfin !!!) fini =)

Enfin, ça veut dire que j'attends vos remarques, chers admins, pour faire les corrections qui s'imposent...
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MessageSujet: Re: Damian van Thiel   Damian van Thiel Icon_minitimeJeu 4 Aoû - 17:50

Héhé, frémis, redoute la venue du prince Sydney !

Hé bien, merveilleuse présentation. ♥ Je suis complètement fan de ton personnage, et ne trouve malheureusement rien à redire.

Par contre, les règles pour la taille d'avatar ont légèrement changé il y a quelques temps.. Sans doute les as-tu lues avant.. enfin, nous demandons désormais un avatar ayant une largeur d’obligatoirement 180 pixels. C'est donc tout ce que je te demanderais de changer !
En attendant, je te valide. (;
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